Le peuple bandjoun s’était promis une internationalisation du Msem Todjom, sa biennale culturelle. Un pas vient d’être franchi à travers la signature d’une monographie inédite par le Pr Kengne Fodouop et Hubert Ngnodjom chez l’éditeur L’Harmattan. La chefferie de Bandjoun, portion spécifique du pays Bamiléké dans l’Ouest du Cameroun a, de tout temps, aspiré à accéder à l’excellence. Depuis sa fondation au XVIIème siècle par un prince chasseur nommé Nostchwegom venu de la chefferie de Baleng, ses filles et fils se sont efforcés de génération en génération, de promouvoir de diverses manières, son développement économique et social et d’en faire une terre accueillante, où il fait bon vivre. Ils ont constamment cherché à faire parler d’elle en bien au Cameroun et à l’étranger. Les multiples exploitations agricoles, fermes de petit élevage, établissements de commerce de détail, hôtels, résidences de luxe, écoles, centres de santé, églises et temples qu’on  y trouve et qui sont en majeure partie, l’œuvre des Bandjounais de la diaspora en sont la preuve. La huitième édition du festival culturel « Msem Todjom », qui s’y est déroulée du 9 au 16 novembre 2019 et qui a attiré des foules diversifiées,  issues aussi bien  des quatre coins du Cameroun que de l’étranger, en est une autre preuve. En ce début du XXI ème siècle, la chefferie de Bandjoun poursuit inlassablement sa quête de l’excellence, dans les domaines nobles de la vie civique telles que l’agriculture, l’industrie, le commerce d’import-export, l’enseignement, la recherche scientifique, le notariat ou le génie civil, tout en regardant son passé dans le rétroviseur, pour y déceler les erreurs commises, afin d’éviter de les reproduire dans l’avenir. Dans le but de jeter les bases de la constitution d’un fonds d’archives et de connaissances inédit sur la chefferie de Bandjoun, le Comité exécutif d’organisation de la huitième édition du festival Msem Todjom, s’est engagé à produire, un livre  investi d’une double mission : dresser à  partir des énoncés précis et des images éloquentes, la rétrospective de l’évènement et fournir à travers des articles scientifiques fouillés, de quoi en savoir plus sur le passé et le présent  artistiques, culturels et économiques du groupement Bandjoun. En effet, depuis 1999, la chefferie de Bandjoun accueille sur son territoire tous les deux ans, un festival culturel dénommé Msem Todjom. Cet évènement n’est pas seulement la fête de la renaissance bandjoun. Il est pour les Bandjounais de l’intérieur et ceux de la diaspora, l’occasion de favoriser et de renforcer leur rapprochement, de magnifier la vitalité de leur culture et d’exprimer leur profond attachement aux coutumes et traditions ancestrales. Il est un rendez-vous pendant lequel, le peuple bandjoun fait valoir son identité et son patrimoine culturel. Enfin, il est une excellente occasion pour les Camerounais et les touristes du monde entier, de venir découvrir la richesse culturelle du peuple bandjoun. La première partie du livre  dresse à partir des énoncés précis et des images éloquentes une rétrospective, de sa huitième édition dont l’essentiel des activités s’est déroulé sur le territoire de la chefferie de Bandjoun du 9 au 16 novembre 2019. Elle se compose de quatre sections : la première section concerne les activités qui se sont déroulées avant l’ouverture du festival. La deuxième section aborde les activités qui ont meublé le programme du festival proprement dit. La troisième section a trait aux allocutions des cérémonies d’ouverture et de clôture du festival. Quant à la  quatrième et dernière section, elle se rapporte aux impressions des participants au festival. La trame de la deuxième partie du livre, est constituée d’articles élaborés par des spécialistes relevant d’horizons disciplinaires variés, à partir de patientes recherches de terrain et de l’expérience vécue. Le premier article signé par le Professeur Kengne Fodouop sous le titre « La chefferie de Bandjoun à l’heure du festival Msem Todjom », décrit la physionomie de la chefferie de Bandjoun  à l’heure du festival culturel MsemTodjom et évalue les bénéfices que cette chefferie tire de l’évènement considéré. Le deuxième article établi par l’Abbé Kengne André-Marie sous l’intitulé «Pour un impact socio-économique accru du festival MsemTodjom sur le Royaume Bandjoun »,  dresse un ardent plaidoyer pour un impact socio-économique accru du festival Msem Todjom sur le royaume bandjoun. Le troisième article  rédigé par le Professeur Gabrie Mba sous les titre «Msem Todjom : du concept aux attitudes et représentations »,  dissèque à la fois le concept de « Msem Todjom » et les attitudes et représentations que le peuple bandjoun a de l’évènement auquel ce concept se rapporte. Sous le titre « Elites et rayonnement international de la chefferie de Bandjoun » et la plume du Professeur Kengne Fodouop, le quatrième article relève que les élites bandjoun entretiennent le rayonnement international de leur chefferie d’origine, à travers des participations retentissantes à des conférences scientifiques et des foires d’expositions artistiques interétatiques, des publications dans des revues scientifiques étrangères, des créations d’entreprises et/ou de groupes économiques implantés dans plusieurs pays. Le cinquième article signé par Léon Kamga sous l’intitulé « Regard actuel sur notabilité et responsabilisé dans la chefferie de Bandjoun » rappelle les exigences du statut de notable, lequel dans la chefferie de Bandjoun, ne devrait s’acquérir qu’au terme d’une initiation qui tue le moi égoïste de son candidat et fait de celui-ci, un être prêt à se sacrifier pour l’intérêt supérieur de sa communauté. Le sixième chapitre établi par le Docteur David Toguem sous le titre «Evolution des marchés périodiques de la chefferie de Bandjoun : de l’ère du dynamisme à celle de la décadence », démontre que les marchés périodiques qui dans le passé, étaient très dynamiques dans la chefferie de Bandjoun, y sont aujourd’hui en pleine décadence. Le septième article signé par Christal Thomas Fotué Simo, sous le titre « Jeunesse bandjoun et culture locale. Entre attachement et distanciation », souligne que dans son rapport avec la culture du terroir, la jeunesse Bandjoun d’aujourd’hui, oscille entre attachement et « distanciation » à son égard. Enfin le huitième et dernier chapitre élaboré par le Docteur le Docteur Martin Luther Djatcheu Kamgain sous l’intitulé « Pouvoirs locaux et développement de la commune de Pète-Bandjoun dans le contexte de décentralisation », décline les dispositifs et les œuvres des acteurs locaux dans le développement de la Commune de Pète-Bandjoun. Au regard des considérations qui précèdent, le livre « Chefferie de Bandjoun, le pari  de l’excellence. Le festival Msem Todjom à la une », fruit d’un effort combiné de multiples intelligences bandjoun, a de quoi séduire et passionner le public. Un autre point d’intérêt de cette publication se trouve dans la simplicité de son style d’écriture et la clarté de son exposé. On lui doit aussi le mérite d’avoir traité avec doigté, pertinence et qualité, des questions aussi fondamentales pour le devenir de la chefferie de bandjoun, que le rôle que le festival Msem Todjom et les élites locales jouent ou devraient jouer dans son développement économique et social et l’attitude des jeunes bandjoun à l’égard des traditions et coutumes de leur terroir. Ce livre est unique par la méthodologie de sa conception et par son contenu. Il est à acquérir, à lire et à faire lire. Il est vivement recommandé à tous ceux et toutes celles qui tiennent à renforcer leur base de connaissances sur la chefferie de Bandjoun. *Pr KENGNE FODOUOP et Hubert NGONJOM (Sous a direction de) Chefferie de Bandjoun, le pari de l’excellence. Le festival Msem Todjom à la une, L’Harmattan Cameroun, Paris, 2021, 334 pages Professeur Kengne Fodouop