Cherchons le nerf de la guerre

Un adage bien connu dit : « L’homme propose, Dieu dispose ». Nous nous sommes quittés le 25 août 2019 avec la ferme résolution de nous retrouver à la fin du mois d’août 2020 pour célébrer les meilleurs fruits de notre travail de parents et d’éducateurs. Mais voilà que c’est plutôt, ce jour, 29 août 2021 que nous nous réunissons à nouveau dans notre antre de l’Ugeb. Qui parmi nous aurait imaginé que notre rendez-vous traditionnel n’aurait pas lieu l’année dernier ? Soit deux ans plus tard. Le meilleur devin de l’univers ne l’aurait pas envisagé ?

La survenue brutale de la Covid-19, cette terrible pandémie, a tout remis en cause, déjouant les meilleures stratégies du monde. Elle a secoué aussi bien les états que les organisations, les grands comme les petits. Elle a imposé un mode de vie auquel tout le monde est désormais soumis. Elle a surtout arraché à la vie de nombreuses personnes. Elle a endeuillé certains d’entre nous. Certains autres, plus chanceux, ont survécu.

La Covid-19, dans son élan dévastateur, a mis en péril beaucoup d’activités économiques, fragilisant les états et les particuliers. De ce point de vue, personne d’entre nous n’a échappé à ce mauvais vent : baisse des revenus et de rendement, chômage technique, baisse de salaires, licenciements, dépôt de bilan…

Dire que 2020 a été une année difficile est juste un euphémisme. C’est une grâce de lui avoir survécu, et de poursuivre, tant bien que mal, nos activités.  Nous ne nous en sortions déjà pas malgré tous nos efforts. Notre icône de la musique et penseur André Marie Talla, en précurseur, disait dans une de ses chansons, il y a bien longtemps, que « Les temps sont durs, mais personne ne va fuir le village ». Non seulement nous n’avons pas fui le village, mais nous avons serré nos ceintures et, stoïquement, nous avons refusé de renoncer.

Et nous revoici sur le chantier de Fegu’, notre porte-étendard de l’Excellence académique. C’était inespéré en mars 2020 quand le gouvernement, prenant la mesure de la menace qui pesait sur nous, avait énoncé les mesures barrières à respecter pour espérer nous mettre à l’abri de la pandémie. C’était inespéré, il y a quelques mois encore avec l’annonce de la troisième vague.

Mais nous avions le choix entre laisser s’éteindre la flamme de l’Excellence qui faisait briller de plaisir et d’ambition les yeux de nos enfants, au risque de déconstruire nous-mêmes notre œuvre, ou reprendre où nous avions laissé en 2019. La deuxième option nous a semblé plus juste bien que périlleuse, en dépit de nombreuses embûches que nous devions contourner. D’abord l’hypothèque Covid, avec ses ravages sur nos activités et les mesures de distanciation sociale, lesquelles nous ont amenés à revoir les modalités pratiques de notre événement. Nous remobiliser n’a pas été facile. Notre élan si brillamment pris il y a deux ans, a été brusquement brisé. Mais à force de volonté et de détermination, nous avons réussi à organiser cette nouvelle édition. Très péniblement, en l’occurrence du point de vue de la mobilisation des ressources financières. Nos partenaires, sponsors et mécènes ont été formidables. Nous devons à leurs efforts, conjugués aux nôtres, l’effectivité de cette édition de Fegu’. C’est un réel motif de satisfaction.

Mais, au regard de nos ambitions affichées qui consistent à labéliser Fegu’ et  à en faire une référence nationale en la matière et, pourquoi pas au-delà, nous nourrissons quelques inquiétudes. Notamment pour ce qui est de la disponibilité permanente des fonds nécessaires à l’organisation. La fragilité de nos entreprises et la précarité de nos moyens confrontés aux challenges de la vie peuvent, à n’importe quelle heure, venir à bout de notre engagement et de notre détermination à soutenir notre jeunesse  et ainsi compromettre la réalisation de cette œuvre que nous comptons léguer à la postérité.

Un proverbe dit : « qui veut aller loin ménage sa monture ». En l’état actuel des choses, notre monture n’est pas suffisamment ménagée. Elle est largement, sinon essentiellement tributaire de la volonté et de la forme de nos partenaires, sponsors et mécènes. D’autant plus que nos sacrifices financiers suffisent à peine à en planter le décor. C’est pour cela que nous devons réfléchir sans tarder à une autonomisation de Fegu’. Mettons notre génie au service de ce nouveau challenge qui pourra nous permettre plus tard de passer le témoin aux générations futures avec la fierté de laisser un projet parfaitement viable. Explorons toutes les pistes possibles et imaginables. Mais d’ores et déjà, en guise de ballon d’essai, ces idées qui ont fait leurs preuves ailleurs peuvent nous inspirer : la création d’une fondation, la prise des participations dans une entreprise à forte valeur ajoutée…

Par ailleurs, nous devons profiter à fond des facilités que nous offre le monde du numérique. Nous sommes déjà dans l’univers du numérique. Et l’arrimage de Fegu’ est déjà effectif avec non seulement à travers le fonctionnement de son site internet, mais surtout par l’institution de l’enrôlement en ligne des candidats aux prix de l’Excellence. Dès la rentrée, parents et élèves/étudiants à se familiariser avec cet outil qui est devenu indispensable en cette période de Covid où les contacts physiques restent dangereux. Il s’agit de procéder à un enrôlement automatique en ligne dès le départ afin de renseigner sa fiche au fur et à mesure du déroulement de l’année et des performances académiques.

Par ce site, le Fegu’ a franchi les frontières nationales. Il s’agit de l’alimenter en permanence pour internationaliser son aura et toucher un maximum des nôtres à travers le monde. C’est un formidable outil de mobilisation. Il pourrait ainsi nous aider à amorcer la recherche de l’autonomie financière que nous souhaitons.

François Fogué

Président du Comité d’organisation