«Une partie de ma bourse a servi à compléter la scolarité de mon petit frère»
Nous sommes restés sur les traces de Mola Emmanuel Bradon, le Fegu’ 2019. Il revient sur son parcours et dévoile ses ambitions, non sans témoigner sa gratitude aux élites Bandjoun. .
Comment occupes-tu tes vacances ?
Je fais un stage professionnel de quelques semaines en alternance à Secel, une entreprise de services informatique. Je suis en expérience à Secel depuis juillet 2019.
Comment se passe ton stage ?
Le stage se passe très bien. C’est une grosse opportunité que j’ai eue. Je parviens à côtoyer et développer les aptitudes dont a besoin un ingénieur en entreprise. Pendant le stage, nous travaillons sur les cas réels, des cas pratiques. Nous sommes sur des projets qui nous permettent de mettre en pratique la théorie qu’on a apprise en classe. Parfois, on finit les formations mais on n’a pas d’aptitude pratique. La vie en entreprise est très différente. Le stage va donc me permettre, non seulement de côtoyer le monde de l’entreprise, mais aussi des références. Un ingénieur informaticien est reconnu à travers ses références, ce qu’il a déjà eu à réaliser en informatique. Ce stage me permet donc de commencer à me faire un petit nom et me prépare pour que d’ici la fin de mon cycle d’ingénieur, que je sois apte à travailler dans n’importe quelle entreprise.
Comment as-tu eu ton Bts qui a fait de toi le lauréat de Fegu’ 2019 et quel est ton parcours actuel ?
J’ai eu le Bts en 2019 avec une moyenne de 17,17 et la mention Très bien. J’étais entré en première année deux ans plus tôt après mon Bac au cycle ingénieur qui dure cinq ans. En 2ème Année, avec certains de mes camarades d’une autre filière et sous l’impulsion du Dr Emmanuel Wafo, le promoteur de IME, je me suis engagé à présenter le Bts en génie logiciel. A la base, je faisais filière Ingénierie, qui n’a pas de Bts. J’ai donc poursuivi les deux filières en même temps. Et après le Bts, je suis retourné à ma filière de base. Cette rentrée, je suis en 5ème Année filière Ingénieur, option génie informatique. L’année prochaine, je finis avec le cycle d’ingénierie.
Après ça, je compte postuler pour un Master Recherche afin de pouvoir postuler au cycle de doctorat.
Je dois avouer qu’en composant le Bts, je ne savais pas qu’il existait un événement comme le Fegu’. C’est en fin juin 2018 que mes camarades m’en ont parlé.
Je profite de l’occasion que vous m’offrez pour remercier les organisateurs de Fegu’. J’ai été plus qu’honoré. J’ai été béni. Je crois que c’était une sorte de bénédiction que je recevais de mes parents qu’ils sont. Je tiens à remercier particulièrement le parrain de Fegu’, mon papa André Siaka. Je tiens également à remercier le Dr Blaise Wafo : Il a été un facteur déterminant dans mon accompagnement jusqu’à mon résultat.
As-tu toujours été un crack ou bien tu as un un déclic à un moment ?
Permets-moi de revenir un peu en arrière. En Terminale, j’étais au lycée de Nylon qui était un lycée de bosseurs. Là-bas, il y avait des gars très déterminés qui tiraient la classe vers le haut. Je n’étais pas le leader, mais j’étais toujours parmi les bosseurs. Ce qui m’a parmi de développer un esprit du travail, un esprit de détermination, d’auto-motivation. J’ai obtenu mon Bacc avec la Mention Bien. J’ai présenté ensuite le concours d’entrée à l’IME que j’ai réussi en obtenant une bourse de 950.000 francs, représentant la pension et l’inscription. Quand je suis arrivé à l’université, sous l’encadrement du Dr Wafo et des conseils de notre chargé de discipline, j’ai envie de dire humblement que j’étais le meilleur en 1ère et 2ème année. Ce sont ces performances qui ont amené le Dr Wafo de me demander de chercher à obtenir le Bts avec mention. Je me suis alors lancé avec beaucoup de travail et de détermination.
Je commence la préparation du Bts en novembre/décembre 2018. De novembre 2018 à février 2019, je prenais les cours de mes camarades qui faisaient Génie logiciel pour lire, puisque je ne faisais pas Génie logiciel. A l’issue du Bts blanc composé en février, j’ai été classé 3ème avec une moyenne de 12/20 je crois. Cette moyenne ne m’a pas satisfait. J’ai continué à travailler.
En avril, on a commencé la préparation intensive. Et à partir de mai, on nous a demandé de rester à la maison. Ça a été la phase décisive. J’avais un rythme de travail infernal. Je travaillais avec deux groupes : celui des camarades de l’école et avec un ami du lycée qui était à l’Iut. En journée, de 8h à 17 h, je travaillais avec mes camarades de classe de l’IME. Quand je finissais à 17 h, je rentrais à la maison pour me trouver à manger et à partir de 20 h, je prenais la route pour aller travailler avec mon ami de l’Iut. On commençait à 22 h pour finir à 3 h, parfois de minuit à 5 h avant d’enchaîner avec le groupe du jour dès 8h. C’est durant cette période que j’ai appris à boire du café. Je ne voulais pas dormir plus de 5 h. le café me permettais de tenir. A tel point qu’après le Bts, j’ai eu des problèmes de vue. Avant je ne portais pas de verres.
Quelle est la part de ta famille dans ton succès ?
Mon premier soutien, c’est mon grand frère, qui est comme mon père. Il m’a pris sous son aile dès la classe de 4ème. J’ai beaucoup plus compté sur lui en tant que parent plutôt que sur notre père et notre mère. Toutefois, mes parents ont toujours été présents. Surtout quand j’avais besoin de certains conseils sur la vie, mes rapports avec les gens.
Je suis un peu comme le fils aîné de mon grand frère. Il avait flairé très tôt que je suis un travailleur. Comme nous vivions dans un quartier difficile, il m’a extrait de là dès ma classe de 4ème, avec mon petit frère. Mais celui-ci est rentré chez nos parents un an plus tard.
Je tiens encore à remercier les Elites Bandjoun pour ce qu’ils font. Sans être de ma famille, je les considère comme mes parents. C’est grâce à eux que j’ai pu avancer jusqu’à ce niveau sans difficulté. Je n’ai jamais eu de problème par exemple pour réaliser un TP ou pour me lancer dans un projet informatique comme celui sur lequel je suis. Car, la machine qu’on m’a offerte avait des caractéristiques excellentes. Elle m’a permis de travailler aisément sur tous les domaines de l’informatique qui m’ont intéressé jusqu’aujourd’hui.
Ta bourse octroyée par la Sabc t’a été utile à quel point ?
La bourse de la Sabc et les cadeaux qu’on m’a donnés au Fegu’ 2019. Sur la bourse des Brasseries qui était de 50.000 francs, j’ai enlevé 25.000 francs pour compléter la scolarité de mon petit frère. Cela a été très bénéfique pour moi.
J’aimerais que le Fegu’ continue à soutenir les jeunes pour garantir le développement de Bandjoun. Les Bandjoun ont du potentiel intellectuel. Bandjoun a besoin d’être développée plus qu’elle ne l’est déjà. Il faut donc que mes frères, grands frères et petits, puissent avoir les compétences nécessaires. Et pour cela, je souhaite que le Fegu’ soit une occasion de motiver tous les élèves et étudiants Bandjoun, de motiver tous les Bandjoun.